Retirada del carnet de conducir

Dans les emplois où il faut avoir le permis de conduire en règle, car il est indispensable pour pouvoir exercer l’activité professionnelle,que se passerait-il si un travailleur perdait, en raison de circonstances différentes, le permis de conduire? L’entreprise pourrait-elle justifier le retrait du carnet comme motif de licenciement?

Conscients du différend que suscite cette hypothèse, nous avons voulu, depuis AYCE LABORYTAX, passer en revue les différents arrêts rendus par la Cour alléguée face à ces situations.

Le retrait d’une carte pourrait être un motif de licenciement en vertu de la sanction imposée

Suspension du contrat de travail pour perte indéfinie du permis de conduire

Selon le type de sanction du conducteur, l’entreprise peut suspendre temporairement ou choisir de résilier définitivement la relation de travail.

Un arrêt de la Cour suprême du 30 mars 2017 a déclaré licenciement abusif, la suspension par une entreprise du contrat de travail d’un de ses employés dont la mission était de conduire une unité mobile,en perdant son permis de conduire à la suite d’une infraction au code de la route.

L’entreprise soutenait que le retrait du carnet empêchait l’employé d’exercer ses fonctionset qu’elle avait donc décidé de suspendre temporairement son contrat de travail jusqu’à ce qu’il ait à nouveau le permis de conduire en règle.

Le problème était que l’entreprise ne tenait pas compte du fait que la sanction impliquait que l’employé aurait besoin d’obtenirà nouveau le permis de conduire, devant subir à nouveau les tests correspondants. Situation qui rendait impossible de connaître le temps dont le travailleur aurait besoin pour obtenir à nouveau le carnet.

Cela dit, le travailleur a décidé de se présenter à la justice, affirmant qu’il avait effectivement été congédié et non suspendu temporairement.

Le Tribunal du social, la Haute Cour de justice ainsi que la Cour suprême elle-même ont fini par donner raison à l’employé, l’hypothèse ne correspondait pas aux causes de suspension du contrat, comme le souhaitait l’entreprise, puisque seul le licenciement objectif pour incompétence du travailleur était concevable.

C’est parce que le carnet ne pouvait pas être réactivé automatiquement,étant donné que le travailleur n’avait pas reçu de sanction lui interdisant de conduire pendant une période déterminée, mais qu’il avait été sanctionné par la perte du carnet, de sorte qu’une fois la sanction dépassée, il devrait obtenir à nouveau le permis de conduire.

Affaire de licenciement pour incompétence

La loi prévoit que l’incompétence survenue est une cause de licenciement objectif,qui doit s’accompagner d’une indemnité de 20 jours de salaire par année travaillée.

En 2015, en Galice, il a été constaté qu’une entreprise avait licencié un de ses travailleurs,après avoir été sanctionnée par le retrait du permis de conduire pendant un an, invoquant l’incompétence du travailleur pour exercer son activité professionnelle.

Face à cette décision, le travailleur introduit une demande de licenciement,qui a été rejetée par le tribunal d’instance, ce qui a conduit le travailleur à introduire un recours en sous-application.

L’employé estimait que la cessation due à l’incompétence est injustifiée, puisqu’il s’agissait d’une perte temporaire du permis de conduire,en se défendant en outre en ce que son contrat de travail ne prévoyait aucune obligation d’être en possession du permis de conduire.

Enfin, la Haute Cour de justice de Galice n’a pas non plus accueilli ce recours, le travailleur a été engagé comme technicien d’installations de chantier dans toute la Communauté autonome de Galice, ce qui rendait indispensable l’utilisation d’un véhicule pour l’exécution de son travail et, par conséquent, la perte du carnet était plus que suffisante pour éteindre le contrat de travail.

 

Conclusions

Face à ces deux arrêts du TSJ et de la Cour suprême, nous constatons qu’il existe deux scénarios distincts lorsqu’il s’agit de considérer le retrait du permis de conduire comme motif de licenciement:

  1. Si le retrait du carnet a lieu pendant une période déterminée, ce qui signifie que la récupération du carnet est automatique, tant le employé comme l’entreprise peuvent accepter de suspendre temporairement la relation de travail, en renduisant le travailleur à son emploi après avoir récupéré son permis de conduire, ou bien l’entreprise peut suspendre unilatéralement le contrat, bien que, dans certains cas, la résiliation de la relation de travail puisse même être effectuée.
  2. Si, en revanche, la récupération du permis de conduire est subordonnée à la réussite des tests correspondants pour obtenir le permis de conduire et que la durée pendant laquelle le travailleur serait sans carnet est indéterminée, l’entreprise pourrait licencier le travailleur pour incompétence, devant verser une indemnité d’un montant équivalant à 20 jours de salaire par année de travail, mais ne jamais suspendre temporairement la relation de travail.

En cas de cas différents, il faudrait analyser attentivement chaque casainsi que les décisions judiciaires qui peuvent être rendues, en évaluant toujours la mesure la plus appropriée à prendre dans chaque cas.

Ce qui est un fait, c’est qu’en effet, le retrait du permis de conduire à un employé peut entraîner la suspension ou l’extinction définitive de la relation de travail.