Control de criptodivisas

Le Conseil de ministres a fait état d’unnteprojet de loi sur les mesures de prévention et de lutte contre la fraude fiscale,qui comprend un un large éventail de changements, tels que la limitation du paiement en espèces qui passera de 2 500 à 1 000 euros, la mise à jour de la liste des paradis fiscaux, un contrôle fiscal accru du marché des crypto-monnaies et l’interdiction des amnisties fiscales et des « logiciels de dissimulation des ventes ».

Lors d’une réunion tenue en octobre dernier, le Conseil de ministres a fait état de cet avant-projet de loi avec des mesures réglementaires visant à régler les paramètres de justice fiscale et à faciliter les actions visant à prévenir et à combattre la fraude. À leur tour, ils faisaient également rapport sur d’autres projets de loi pour la création d’une taxe sur les transactions financières et d’une taxe sur certains services numériques.

Quelles modifications contient cet avant-projet de loi sur les mesures de prévention et de lutte contre la fraude fiscale?

Contrôle des crypto-monnaies

De nouvelles obligations seront établies pour obtenir des informations sur la détention et les opérations avec des monnaies virtuelles, tant en Espagne qu’à l’étranger, si elles concernent des contribuables espagnols.

Ainsi, des informations seront exigées sur les soldes et les détenteurs des pièces en garde à vue. En outre, l’obligation de fournir des informations sur les opérations avec les crypto-monnaies (acquisition, transmission, échange, transfert) sera établie. L’obligation d’informer dans le modèle 720 des déclarations de biens et de droits à l’étranger sur la détention de monnaies virtuelles situées à l’étranger sera également mise en place.

Interdiction du « logiciel de dissimulation de ventes »

En outre, afin de ne pas permettre la production et la détention de logiciels et de systèmes informatiques permettant la manipulation de données comptables et de gestion, l’interdiction du « logiciel de dissimulation des ventes »sera établie, c’est-à-dire des logiciels permettant la manipulation de la comptabilité.

L’avant-projet exige que les systèmes informatiques ou électroniques qui supportent des processus comptables ou de gestion d’entreprise soient conformes à certaines exigences garantissant l’intégrité, la conservation, la traçabilité et l’inviolabilité des registres des opérations. Il permet en outre la possibilité de les soumettre à une certification réglementaire et un régime de sanction spécifique sera établi en cas de fabrication de ces dispositifs ou de leur détention sans certification appropriée.

Interdiction des amnisties

Une autre mesure sera l’interdiction par la loi des amnisties fiscales,c’est-à-dire l’interdiction d’instruments extraordinaires de régularisation fiscale, empêchant l’imposition injustifiée d’une rupture de l’obligation de contribuer au soutien des dépenses de l’État. Cette mesure aura une incidence sur les grandes fortunes et les grands contributeurs.

Lutte contre les paradis fiscaux

Il est également prévu, dans cet avant-projet de loi, la mise à jour et l’extension du concept de paradis fiscal,en tenant compte de critères d’équité fiscale et de transparence. En outre, le gouvernement sera hatront à mettre à jour la liste des paradis. Ainsi, des régimes fiscaux préjudiciables facilitant la fraude fiscale seront inclus, outre les pays et territoires comme c’était le cas jusqu’à présent.

De nouveaux motifs d’inscription sur cette liste de paradis seront également incorporés, tels que les territoires où il existe une faible ou nulle imposition (jusqu’à présent, seule la notion de non-imposition a été incluse), les territoires où il y a opacité et manque de transparence, en l’absence d’échange effectif d’informations fiscales avec l’Espagne sur le titulaire effectif des biens ou des droits; ou que soient fournis des instruments permettant d’attirer des bénéfices sans activité économique réelle dans le pays.

La liste des paradis fiscaux devra être régulièrement mise à jour, avec une approche dynamique.

Fraude fiscal

Resserrement de la limitation en espèces

Une autre mesure envisagée est la limitation du paiement en espèces pour certaines opérations économiques, qui passera de 2 500 à 1 000 euros pour l’hypothèse d’opérations entre employeurs. Toutefois, la limite de 2 500 euros pour les paiements effectués entre particuliers est maintenue afin d’éviter l’impact de la modification sur les économies nationales.

En outre, la limite de paiement en espèces est réduite de 15 000 à 10 000 euros pour les particuliers ayant leur domicile fiscal en dehors de l’Espagne.

Élargir la liste des délinquants

De leur côté, des modifications seront apportées au régime de la liste des délinquants,afin d’encourager l’entrée de dettes par les grands débiteurs au trésor public. Ainsi, le seuil de la dette qui entraîne l’inscription sur la liste basse d’un million à 600 000 euros, une diminution qui vise à intensifier le paiement de la dette fiscale.

De même, sont inclus,outre les débiteurs principaux,les responsables solidaires,de sorte que le reproche qui implique l’apparition dans la liste atteigne davantage les véritables responsables des dettes.

Normes anti-contournement

Parmi les autres mesures prévues par cet avant-projet de loi figure la transposition de la directive européenne anti-évasion fiscale,connue sous le nom d’ATAD, établissant des règles contre les pratiques d’évasion fiscale,qui affectent directement le marché intérieur.

Cela implique, dans le cas de l’Espagne, le renforcement du régime de transparence fiscale internationale (TFI) et de l’imposition dite de sortie (Exit Tax) pour renforcer l’imposition en Espagne des revenus qui étaient localisés dans des territoires à faible imposition, et ainsi éviter leur délocalisation,et pour s’assurer que les entreprises qui déménagent dans un autre pays ne cessent pas d’être taxées par des assiettes qui doivent légalement être imposées en Espagne.

L’exit Tax vise à garantir que, lorsqu’une entreprise transfère ses actifs ou sa résidence fiscale hors de l’État, cet État porte atteinte à la valeur économique de toute plus-value créée sur son territoire, même si la plus-value en question n’a pas encore été réalisée au moment de ce transfert d’actifs. On parvient ainsi à ce que les plus-values générées en Espagne soient taxées lorsqu’une société transfère sa résidence fiscale à l’étranger.

En outre, cet avant-projet de loi prévoit des mesures visant à alléger le volume des litiges avec les contribuables et à encourager le paiement volontaire. Des modifications sont apportées au régime de réductions applicables aux sanctions fiscales et au régime des surtaxes afin de parvenir à une plus grande simplification, de favoriser l’entrée volontaire et de réduire ce litige.

Il comprend également des mesures visant à renforcer le contrôle des opérateurs de jeux,qui devront collaborer à la lutte contre la fraude, et la fraude dans les activités de jeu, y compris la fraude qui peut survenir dans les paris sportifs, sera combattue.

En particulier, l’administration fiscale va créer une unité de contrôle des grands patrimoines. Les outils d’analyse des risques à l’administration fiscale, l’obtention d’informations à des sources ouvertes ou le Big Data sont également améliorés.

Taxe sur les transactions financières

Le Conseil de ministres a également indiqué que l’avant-projet de loi créera une taxe sur les transactions financières afin de renforcer le principe d’équité du système fiscal et de contribuer à l’objectif de consolidation des finances publiques.

Depuis 2013, dix pays de l’UE travaillent à la création de cette taxe commune dans l’Union. Il est jugé opportun d’établir cette taxe au niveau national, mais sans abandonner l’objectif d’établir une taxe harmonisée au niveau européen.

La configuration de cette taxe suit la ligne adoptée par les pays de l’environnement, comme la France ou l’Italie, ce qui contribue à une meilleure coordination de ces taxes au niveau européen.

Il s’agit d’un impôt indirect qui frappe à 0,2% les opérations d’acquisition d’actions de sociétés espagnoles, indépendamment de la résidence des agents intervenant dans les opérations, à condition qu’ils soient des entreprises cotées et que la valeur de capitalisation boursière de la société soit supérieure à 1 milliard d’euros. L’assujetti est l’intermédiaire financier qui transmet ou exécute l’ordre d’acquisition.

Ces opérations qui sont soumises à l’imposition n’étaient soumises à aucun impôt dans le domaine de l’imposition indirecte; l’établissement de cette taxe représente donc une avancée importante en termes d’équité fiscale.

Parmi les acquisitions qui seront exonérées de cette taxe figurent: les opérations du marché primaire, celles nécessaires au fonctionnement des infrastructures du marché, celles de restructuration d’entreprises, celles qui sont effectuées entre sociétés du même groupe et les cessions à caractère temporaire.

Les assujettis doivent produire une déclaration annuelle de la taxe

Impuesto sobre servicios digitales

Taxe sur certains services numériques

Cet avant-projet de loi faisait également état de la création de la taxe sur certains services numériques.

Cet avant-projet de loi est conforme à la directive communautaire proposée en mars dernier pour taxer ces services numériques, de sorte que l’Espagne sera le premier pays de l’UE à s’adapter à la structure prévue par cette proposition de directive.

L’objectif de cette taxe à caractère indirect est de favoriser l’imposition des entreprises là où elles génèrent des bénéfices.

Cette taxe, à caractère indirect, prévoit de taxer les services numériques dans lesquels il existe une contribution essentielle des utilisateurs au processus de création de valeur de l’entreprise qui fournit ces services et par lesquels l’entreprise monétise ces contributions des utilisateurs.

Ainsi, l’impôt implique non pas d’imposer les bénéfices, mais la valeur incorporée dans les services fournis, et sa liquidation aura une périodicité trimestrielle.

Cette taxe est créée parce qu’il existe des revenus générés en Espagne par de grandes entreprises internationales à partir de certaines activités numériques qui échappent au cadre fiscal actuel.

Les entreprises assujetties à cette taxe seront celles dont le chiffre d’affaires net dépasse 750 millions d’euros dans le monde et dont les recettes provenant des services numériques touchés par la taxe dépassent 3 millions d’euros en Espagne. Ces seuils contribuent à faire en sorte que seules les grandes entreprises soient imposées et que les PME ne soient pas imposées par cette taxe.

La taxe se limite à taxer la fourniture de services de publicité en ligne, de services d’intermédiation en ligne et la vente de données générées à partir d’informations fournies par l’utilisateur.

Il sera donc imposé: la publicité en ligne, les plateformes et intermédiaires numériques permettant aux utilisateurs de localiser d’autres utilisateurs et d’interagir pour fournir un service ou une livraison de biens, et les recettes provenant de la transmission de données collectées sur les utilisateurs générées par les informations fournies lors de leur activité sur la plate-forme ou de la vente de métadonnées.

Ils sont exclus la vente de biens ou de services entre utilisateurs dans le cadre d’un service d’intermédiation en ligne et les ventes de biens ou de services contractés en ligne via le site Web du fournisseur de ces biens ou services dans lesquels le fournisseur n’agit pas en tant qu’intermédiaire. En outre, certains services financiers sont exclus de la taxe.

Le taux d’imposition à appliquer sera de 3%, conformément à la proposition de la Commission européenne, et il est prévu que, pour pouvoir appliquer la taxe, l’utilisateur de ces services soit situé sur le territoire espagnol.


Vous pouvez consulter le document avec l’avant-projet de loi ici

Source: La Moncloa


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