Que se passe-t-il si votre conjoint et vos enfants mineurs résident en Espagne, mais que vous avez accrédité votre transfert ainsi que votre séjour à l’étranger? Si nous nous rendons à l’arrêt du 4 mars 2021 de la chambre du contentieux administratif de l’Audiencia Nacional, celle-ci rejette le recours formé par un contribuable au sujet de sa considération en tant que résident fiscal en Espagne,bien qu’elle ait établi son transfert et son séjour à l’étranger.

Arrêt du 4 mars 2021 de la Cour nationale

Cette décision est due au fait que l’Audiencia Nacional estime que, pendant l’exercice 2011, le requérant n’a pas résidé en Espagne. Décision qu’il partage avec l’arrêt de la chambre du contentieux administratif de la Haute Cour de justice de Madrid du 10 janvier 2018.

Le contexte indique que le plaignant a été transféré au Royaume-Uni au début du mois de juin,ce qui signifie que est resté en dehors de l’Espagne pendant plus de 183 jourset n’a donc pas rempli la première des conditions requises par l’article 9.1 de la loi IRPF pour être considéré comme résidant sur le territoire espagnol.

Toutefois, l’administration a voulu attribuer au requérant le statut de résident en Espagne, en faisant valoir que, au cours de l’exercice 2011, son conjoint et ses enfants mineurs résidaient habituellement en Espagne, dont ils dépendaient.

Néanmoins, les documents fournis tout au long de la procédure ont été concluants pour que la chambre comprenne qu’il était évident que le retard dans le transfert ultérieur au Royaume-Uni de l’épouse et des enfants mineurs était justifié,tant pour des raisons étudiantes que pour la recherche et l’installation d’un nouveau domicile, ainsi que pour qu’ils se déplacent pour y résider.

En outre, en raison d’un autre déplacement, le contribuable a obtenu le certificat de résidence fiscale au Royaume-Unidélivré par les autorités fiscales de ce pays, avec effet au 1er juin 2011, et a fourni sa déclaration de revenu au Royaume-Unipour la période du 6 avril 2011 au 5 avril 2012.

C’est pourquoi la chambre indique que cela témoigne de sa résidence fiscale au Royaume-Uni en 2011,en veillant à ce que celle-ci n’ait pas compétence pour juger si la déclaration est conforme à la législation fiscale britannique, puisque cela relève exclusivement des organes administratifs et/ou juridictionnels de cet État.

En effet, dans un arrêt du 27 juillet 2016, la chambre a renforcé l’importance du certificat de résidence fiscale,qui lie sans équivoque et directement le certificat à la résidence. Ainsi, avec l’accréditation de la résidence fiscale fournie, il aurait dû suffire à démontrer que le contribuable n’était pas résident fiscal en Espagne au cours de l’exercice 2011, puisqu’il a acquis la résidence fiscale au Royaume-Uni.

Cette demande a également insisté sur le lien de l’administration fiscale avec le principe d’unicité dans l’action administrative,qui a été reconnu de manière constante par la jurisprudence de la Cour suprême. Cela implique que lorsque les paramètres essentiels à considérer pour la qualification fiscale sont les mêmes, qu’il existe ou non un lien réglementaire, il sera nécessaire de défendre une seule appréciation fiscale,en interdisant l’action à l’administration de manière contradictoire en fonction du taux d’imposition en cause.

Enfin, la chambre conclut que, étant donné que, au cours de l’exercice 2011, le requérant a résidé en Espagne pendant moins de 183 jours, que le noyau des intérêts économiques ne résidait pas sur le territoire espagnol et qu’il n’avait pas non plus sa résidence habituelle dans ce pays, n’était pas tenu d’être imposé en Espagne par l’IRPF.

En conclusion, selon l’arrêt analysé, il est confirmé qu’il convient d’apprécier la résidence fiscale du contribuable, compte tenu du fait que la présomption contenue à l’article 9, paragraphe B, de la loi fiscale, répond à la justification éventuelle qu’un transfert ultérieur de la famille pourrait avoir, ce qui signifie que ses conséquences sont très pertinentes.