La Cour suprême déclare que l’absence de congé du travailleur au moment de l’accident du travail (AT) n’empêche pas sa prise en compte en tant que bénéficiaire de l’assurance responsabilité civile souscrite par l’entreprise. En revanche, communiquer le sinistre (AT) en dehors du délai fixé dans la clause du contrat d’assurance exonère l’organisme d’assurance de toute responsabilité.
Assurance responsabilité civile
Le 8 juin 2013, alors qu’il fournissait des services à l’entreprise, un travailleur a subi un arrêt cardiorespiratoire, à la suite duquel il a été laissé dans un état végétatif irréversible, étant reconnu en situation de grande invalidité. Face à cette situation, l’entreprise a été déclarée responsable de l’absence de décharge au moment de l’accident du travail (AT).
A titre de prix de l’accident du travail, l’entreprise avait souscrit une police d’assurance responsabilité civile qui couvrait, entre autres, les dommages corporels subis par ses travailleurs à la suite d’un accident du travail, à condition qu’ils se soient produits pendant la durée de l’assurance et qu’ils soient réclamés pour la première fois de manière effective pendant leur durée de vie, ou pendant les douze mois suivant la fin de la période d’assurance. En l’espèce, la durée de la police s’étendait jusqu’au 9 décembre 2014, mais l’assureur n’avait connaissance d’un sinistre que le 22 décembre 2015.
L’épouse du travailleur a interposé une réclamation de la dommages et intérêtssubis par l’accident, qui a été rejeté par le tribunal du social, mais estimé par la Haute Cour de justice, qui a considéré que l’absence de congé du travailleur n’exclut pas la responsabilité,car le statut d’employé du travailleur n’est pas exigé. Elle ne considère pas non plus comme cause d’exclusion que la réclamation des dommages s’est produite en dehors des délais indiqués, au motif que cette clause n’a pas été signée par l’assuré. Disconforme, la compagnie d’assurance introduit un pourvoi pour l’unification de la doctrine.
Les questions qui se posent sont donc les suivantes:
- a) s’il convient ou non de déclarer la responsabilité de la compagnie d’assurance lorsque le travailleur n’était pas libéré de la sécurité sociale au moment de l’accident du travail;
- et b) si la clause de validité temporaire est dans les conditions particulières de la police d’assurance, sans que le fait qu’elle n’ait pas été signée par l’assuré n’empêche son application.
En ce qui concerne la l’absence de la libération de la Cour suprême relève que la police désigne les bénéficiaires de l’assurance concertée comme des « employés » ou des « travailleurs » de l’entité preneuse, et le critère normatif et jurisprudentiel stipule que la libération à la sécurité sociale n’est pas une condition constitutive de la relation de travail. Il rappelle que le contrat de travail existe lorsqu’une personne fournit ses services rémunérés pour compte d’autrui et dans le domaine de l’organisation et de la direction de l’employeur ou de l’employeur, que l’employeur ait rempli son obligation de l’instruiser dans le système de sécurité sociale. Dans l’hypothèse jugée,le travailleur a subi un accident du travail, remplissant ainsi les conditions de la prise en considération d’assuré dans la police: accident du travail d’un employé de l’organisme de prise d’assurance.
En ce qui concerne l’application de la clause de la politique, selon laquelle communiquer le sinistre (accident du travail) en dehors du délai imparti exonère l’établissement d’assurance de toute responsabilité, la Cour suprême rappelle que, selon sa doctrine, ce type de clause délimitant le risque dans son volet temporel qui ne limite pas le droit de l’assuré,il s’agit donc d’une clause valable qui ne précise pas avoir été expressément souscrite. La cour suprême conclut que la communication du risque a dû être effectuée dans le délai indiqué ci-dessus. dans le contrat d’assurance puisque, en cas d’accident, est apparu l’obligation de notification du sinistre qui a pu être faite jusqu’à un an après la fin dudit contrat d’assurance, ce qui implique que l’on a pu annoncer le sinistre à l’assureur plus de deux ans après l’accident, ce qui n’a pas été fait puisque la première communication à l’assureur a été le bulletin de conciliation de cette procédure.
C’est pourquoi le pourvoi pour l’unification de doctrine introduit par l’entreprise d’assurance est estimé.
Responsabilité civile en cas d’accident du travail
Voici en détail en quoi consiste une assurance responsabilité civile pour accident du travail:
> Objectif
- compenser les dommages subis par le travailleur concerné par le manquement.
> Les gars
- des dommages causés lorsque, dans l’exécution de ses obligations (responsabilité contractuelle).
- du dommage causé si, par action ou omission, par faute ou négligence, il cause un préjudice non contractuel.
> Exigences
- production d’un dommage: comprend tout préjudice physique, moral ou économique, y compris les dommages émergents ou les pertes de bénéfices. Le dommage doit être établi par le lésé et quantifiable;
- négligence de l’auteur :pour l’exclure, il doit prouver que l’employeur doit prouver qu’il a épuisé toute diligence exécutoire, au-delà même d’exigences réglementaires;
- lien de causalité: lien de causalité entre le comportement (par action ou omission) du sujet causal et le dommage causé à la victime;
- charge de la preuve: correspond à l’employeur ou au débiteur de sécurité. L’insouciance du travailleur peut limiter la responsabilité, mais seules l’insouciance téméraire imprévisible, la force majeure ou fortuite, ou la faute exclusive de tiers non évitable par l’employeur, agissent comme eximents.
> Responsables
- l’employeur (y compris les entreprises de travail temporaire -ETT). Tout membre de la structure organisationnelle est inclus, conformément aux instructions de l’entreprise);
- entreprise utilisatrice pour l’accident d’un travailleur de l’ETT;
- entreprise contractante pour un accident d’un employé de la sous-traitante;
- l’employeur titulaire du lieu de travail par manque de coordination avec les entreprises concurrentes;
- fabricants, importateurs ou fournisseurs de machines, d’équipements, de produits et d’outils de travail;
- services de prévention autres que s’il y a négligence de la faute de leurs techniciens ou de leurs agents de santé ayant un lien de causalité avec l’accident;
- audits de prévention dans leur activité négligente en tant qu’organismes d’audit.
- travaux de construction: promoteurs, techniciens compétents, coordinateurs de la sécurité et de la santé, ressources préventives.
- l’employeur peut souscrire une police de responsabilité civile couvrant les éventuelles dommages et intérêts. Sont valables les clauses qui exonèrent l’assureur de toute responsabilité, en cas de non-communication du sinistre dans un délai déterminé, puisqu’il s’agit de clauses délimitant le risque, et donc valables.
> Procédure de réclamation
- demandent le délai d’un an à compter de la fermeté de la décision reconnaissant la prestation de sécurité sociale (*).
- ciblée sur tous les responsables potentiels;
- relève de la juridiction sociale;
- le délai de prescription est interrompu par:ç
- la réclamation (judiciaire ou extrajudiciaire) du créancier,
- tout acte de reconnaissance de la dette du débiteur.
- n’est pas interrompue par contestation de la sanction administrative ou de la surtaxe de prestations de l’employeur.
- la juridiction compétente est la juridiction sociale.
*Si la décision n’est pas contestée, le calcul commence après l’expiration du délai de trente jours fixé pour formuler la réclamation préalable à l’égard de cette décision.
Assurance responsabilité civile en cas d’accident du travail
> Approche
Un travailleur subit un accident du travail dont découle la baisse correspondante, et diverses conséquences qui sont qualifiées de constituant l’invalidité permanente totale (IPT) pour la profession habituelle.
L’entreprise pour laquelle elle fournissait des services a souscrit une assurance responsabilité civile en faveur de ses travailleurs qui couvre le risque d’accident du travail. La clause de la police prévoit que la couverture ne couvre que les accidents survenus pendant la durée de la police, à condition que la communication du fait causal soit effectuée pendant la durée de la police ou pendant une période postcontractuelle d’un an à compter de la date d’extinction, d’annulation ou de résiliation de la police.
Cette clause serait-elle valable?
> Solution
La jurisprudence sur le contrat d’assurance fait la distinction entre clauses: nuisibles, limitatives et délimitatrices. Alors que les clauses limitatives restreignent les droits de l’assuré, mais sans produire de disproportion ou de déséquilibre insurmontable, et qu’elles peuvent atteindre leur validité à condition qu’elles soient particulièrement mises en évidence et qu’elles soient expressément acceptées par écrit, les délimiteuses limitent le risque couvert par le contrat d’assurance et sont exclues de l’obligation de se démarquer de manière spéciale et d’accepter par écrit.
L’établissement d’un délai délimitant le risque d’accident du travail aux sinistres survenus pendant la durée du contrat, dont la réclamation a été notifiée de manière concluante pendant la durée de la police ou jusqu’à un an après son achèvement, est une clause licite, puisqu’il s’agit d’une clause de délimitation.
Si on me réclame une indemnisation…
Supposons qu’un de vos employés souffre d’un accident du travail dans les locaux de votre entreprise et demande maintenant des dommages et intérêts. Peut-il le faire? Quel est le montant de ce type d’indemnisation?
Nous vous aidons à résoudre ces doutes ci-dessous.
L’employeur est conscient que s’il ne respecte pas ses obligations en matière de prévention des risques professionnels et qu’à cause de cela, un employé s’accidente, celui-ci pourrait lui demander une surtaxe de prestations. Or, savez-vous que, dans certains cas, la personne concernée a également le droit de réclamer des dommages et intérêts?
> Dommages et intérêts
La surtaxe de prestations est compatible avec l’indemnisation des dommages et intérêts, les deux ayant des objectifs différents. En ce sens, la surtaxe sert à compléter la prestation d’accident du travail ou de maladie professionnelle que le salarié va percevoir (qui peut se faire entre 30% et 50% de la prestation). D’autre part, l’indemnisation a pour but de réparer complètement le préjudice subi par le travailleur.
Or, pour qu’un employé puisse réclamer cette indemnité, il faut donner les conditionssuivantes :
- L’entreprise doit avoir manqué à ses obligations en matière préventive. Ce manquement doit être plus grave que celui qui entraînerait la surtaxe de prestations (dans le cas contraire, dans tout accident lié à une surtaxe de prestations, le versement de l’indemnité serait toujours effectué).
- Et que le travailleur doit avoir subi un préjudice du fait de ce manquement. Ainsi, l’entreprise ne répondra pas si le dommage résulte d’une force majeure ou d’une négligence du travailleur ou de tiers imprévisible; et qui ne pourrait donc pas être évitable par votre entreprise.
> Calcul du montant
La réglementation ne fixe pas le montant de cette indemnité. Par conséquent, si un employé la réclame, celui-ci devra identifier dans la requête quels dommages il a subis. À cet égard, vous pouvez vous réclamer un montant différent pour compenser chacun des dommages suivants:
- Dommages corporels: les lésions corporelles sont équivalentes aux blessures physiques que vous avez eues.
- Dommages moraux : Le mal moral est la souffrance psychique que l’accident lui a fait subir. Pour calculer les dommages corporels et moraux, on utilise généralement le barème établi dans les accidents de la route.
- Dommages émergents: les dommages émergents sont les pertes potentielles de biens que vous avez subies à la suite de l’accident (par exemple, le coût de votre téléphone mobile si celui-ci vous a été cassé en raison d’une chute,… etc).
- Perte de bénéfice: le manque à gagner est la perte de revenus qu’il a subie en n’ayant pas pu travailler (par exemple, les différences entre le salaire qu’il percevait et le montant de la prestation d’accident du travail).
> Anticipez-vous
Une fois que l’employé vous réclamera l’indemnisation des dommages et intérêts, c’est le juge qui en prendra la valeur. Il est donc souhaitable que l’entreprise souscrive une police de responsabilité civile avec une entité d’assurance. Nous vous recommandons également de vérifier périodiquement que, dans votre entreprise, toutes les réglementations en matière de prévention des risques professionnelssont respectées de manière rapide.
Si un travailleur subit un accident du travail dû à un manquement de son entreprise en matière préventive, il peut réclamer une indemnisation pour dommages et intérêts. Cette indemnité est compatible avec la surtaxe de prestations.
Si vous avez des doutes ou avez besoin de précisions sur ce genre de questions, vous pouvez contacter
l’un de nos conseillers afin que nous puissions vous aider à le résoudre.
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