Jusqu’à présent, il était courant que de nombreux travailleurs arrivent en retard à leur emploi et commencent régulièrement leur journée de travail avec cinq ou dix minutes de retard. Mais cela va probablement changer, car les entreprises pourront désormais écarter les manquements à la ponctualité de la masse salariale en cas de retards répétés,comme l’a déclaré la chambre sociale de la Cour suprême.

Il faut mettre l’accent sur »«puisque, évidemment, si un travail est retardé ponctuellement, par une panne de voiture, un accident ou si votre enfant est tombé malade, l’entreprise ne pourra pas vous écarter de ce retard de paie, mais il suffira de rattraper le temps perdu.

D’autre part, pour le moment la loi ne précise pas un minimum de manquements à l’assistance pour écarter les manquements à la ponctualité, mais il est entendu que si un travailleur accumule plusieurs retards non justifiés de façon continue, ceux-ci pourront être écartés de la masse salariale et être considérés comme une rupture contractuelle, allant même jusqu’à entraîner le licenciement du travailleur.

Et la réalité est qu’il ne sera pas difficile de détecter ces retards, car, avec l’entrée en vigueur de l’enregistrement obligatoire de la journée de travail, il est très simple pour les entreprises d’identifier les manquements à la ponctualité, car l’entrée et la sortie des travailleurs ainsi que les éventuels repos qu’ils effectuent tout au long de la journée seront enregistrés.

Les manques répétés de ponctualité ne sont pas compensables par d’autres temps de travail

Comme nous l’avons dit, un retard ponctuel pourra être compensé par la récupération des heures perdues, mais les manquements répétés à la ponctualité ne sont pas compensables par d’autres temps de travail,comme le prévoit l’arrêt du 20 juin 2019 de l’Audiencia Nacional.

Par cet arrêt, la chambre du social de l’Audiencia Nacional détermine que les manques de ponctualité ne peuvent être compensés par des heures trop, une fois la journée de travail terminée, car cette compensation impliquerait la répartition du temps de travail à la discrétion du salarié, ce qui serait préjudiciable à l’entreprise, qui devrait s’adapter aux horaires de ses travailleurs, et non l’inverse.

Et c’est que, s’il est vrai que la convention collective prévoit un calcul annuel de la journée, la répartition irrégulière de celle-ci est accordée à l’employeur, de sorte qu’il n’existe pas de droit du travailleur pour que sa journée soit redistribuée,une fois fixée en raison de retards injustifiés.

Poursuite des syndicats d’une multinationale de centres de contact

Le cas le plus récent à cet égard correspond à la demande des syndicats d’une multinationale de contact center,qui appliquait des remises sur la masse salariale de ses employés pour le temps qu’ils restaient en dehors de leur emploi,dans les heures indiquées lors de leurs journées de travail.

En outre, les travailleurs qui accumulaient des manques répétés de ponctualité recevaient un message d’avertissementleur indiquant qu’en cas de non-changement de situation, ils pourraient être licenciés.

Ici, la Cour suprême a donné raison à l’entreprise de contact center,étant donné qu’il est entendu que la ponctualité est un facteur clé et indispensable, et en cas de non-respect de celle-ci, elle pourrait être une cause de sanction, allant même jusqu’à entraîner le licenciement de l’employé.

« Si l’absence de prestation de services est imputable uniquement au travailleur, qui, en entrant dans son emploi, est retardée, la prestation de services du travail qui entraîne l’encours de la rémunération n’est pas en cours », a précisé la Cour suprême.

En l’espèce, l’entreprise actualisation d’une partie de la masse salariale en fonction de la gravité de chaque situation et, en outre, selon l’arrêt 582/2021 de la Haute Cour, si ces retards persistent, le personnel ne peut compenser le temps à un autre moment, l’escompte salarial correspondant étant effectué.

Cela dit, dès lors, les entreprises pourront écarter les manques répétés de ponctualité de la masse salariale de leurs travailleurs si elles le jugent opportun. Une décision qui donnera sans doute beaucoup à dire dans les temps à venir, car les retards dans les entreprises espagnoles est une situation plus que d’habitude.

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