Avec la publication de la loi 15/2015, du 2 juillet, sur la compétence volontaire, dans laquelle la onzième disposition finale modifie la loi du 28 mai 1862 sur les notaires, dans laquelle un nouveau titre, le VII, de « Intervention des notaires dans des dossiers et actes spéciaux » est introduit, dans lequel dans son chapitre IV, La section 2 des articles 70 et 71 établit les règles de la « créance sur les dettes monétaires non contre-fondées », ou ce que l’on appelle communément le Notarial Monitorio.

Il s’agit d’accorder de nouveaux pouvoirs au notaire, de pouvoir réclamer devant lui des dettes monétaires qui ne sont pas contredites, cela permettra au créancier de disposer d’une lettre de paiement volontaire ou de la formation d’un titre exécutoire extrajudiciaire auquel le débiteur, le cas échéant, ne pourra s’opposer à des moyens judiciaires que pour les causes appréciées à l’article 557 du Code de procédure civile.

Bien qu’elle soit communément appelée injonction de payer notariée, la loi sur la compétence volontaire elle-même explique dans son explétion qu’il ne s’agit pas d’une procédure d’injonction de payer ou d’un petit montant, mais que l’on cherche à appliquer le règlement européen établissant un titre exécutoire européen pour les créances non vérifiées, et qui permet de le déposer, en tant que mesure alternative à la voie judiciaire qui contribue à réduire le volume d’affaires enregistrées chaque année devant les tribunaux. Il s’agit d’un processus alternatif, qui n’exclut pas la procédure d’ordre civil de paiement stipulée aux articles 812 et ss, mais qui est intégré comme une option de plus dans la réclamation de dettes monétaires.

Exigences.

Existence d’une dette monétaire de nature civile ou commerciale, quelle qu’en soit l’origine, et sans tenir compte des limites dues au montant.

Il est également exigé, comme dans le cadre d’une procédure judiciaire d’injonction de payer, que cette dette soit liquide, déterminée, en retard et exécutoire.

Si ces conditions sont remplies, le notaire peut être invité à exiger du débiteur le paiement, en vérifiant au préalable que la dette présentée par le créancier est documentée et qu’il n’y a aucun doute sur son existence, c’est-à-dire qu’il s’agit d’une dette incontestable. Dans la créance, le principal, les intérêts rémunérateurs et les intérêts moratoires appliqués doivent nécessairement être ventilés.

Compétence.

Aucun notaire ne peut être choisi, celui qui correspond au domicile du débiteur doit être choisi par résidence, que ce soit celui qui apparaît dans les documents qui prouvent la dette, celui qui est le domicile habituel du débiteur, ou tout autre dans lequel le débiteur peut réellement être trouvé.

Exclusions.

Les créances suivantes sont exclues :

  1. a) Dettes fondées sur un contrat entre un entrepreneur ou un professionnel et un consommateur ou un utilisateur.
  2. b) Celles fondées sur l’article 21 de la loi 49/1960, du 21 juillet, sur la propriété horizontale.
  3. c) Les créances alimentaires qui intéressent des mineurs ou des personnes ayant une capacité judiciairement modifiée, ni celles qui relèvent de questions indisponibles ou d’opérations soumises à autorisation judiciaire.
  4. d) Réclamations concernant une administration publique.

De même, en plus de la liste des réclamations exclues, le notaire n’acceptera pas la demande si l’une des données, documents ou n’est pas considéré comme compétent.


Début du processus
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Le notaire percevra l’identité du créancier et du débiteur, le domicile des deux, l’origine, la nature et le montant de la dette. Accompagnant les documents qui constituent la base de l’initiation de la réclamation.

Le domicile du débiteur et du créancier sera perçu tel que reflété dans la documentation fournie, si ceux-ci ne sont pas les actuels, ils peuvent être modifiés après une accréditation documentaire suffisante.

Demande au débiteur.

Une fois la demande du créancier acceptée et les exigences vérifiées, le notaire exigera du débiteur qu’il paie le requérant dans un délai de vingt jours ouvrables.

Une fois l’exigence faite, plusieurs alternatives peuvent se produire:

  • Le débiteur n’est pas localisé ou la demande ne peut être remise; dans ce cas, le notaire met fin à son action, laissant ouverte la possibilité que le créancier puisse exercer une créance par des moyens judiciaires.
  • Le débiteur est localisé et requis par le notaire; dans ce cas, le processus se poursuit.
  • Le débiteur refuse d’accepter la documentation; le résultat sera le même que si vous l’aviez accepté, en laissant la documentation à votre disposition dans la boutique du notaire.
  • La demande faite à d’autres sera valide, à condition qu’ils soient à leur domicile et qu’ils soient majeurs, qu’ils puissent être des employés, des parents ou toute autre personne qui vit avec le débiteur ou qui est responsable de recevoir des documents sur le lieu de travail habituel du débiteur, avertissant dans ce cas le notaire, de l’obligation de remettre la demande au débiteur ou d’en donner notification.
  • Si le destinataire est une personne morale,le notaire peut adresser la demande à toute personne physique qui fait partie de l’organe administratif, ou qui, de l’avis du notaire, agit en tant que responsable de la personne morale pour recevoir des exigences ou des notifications fiables.

Apparence du débiteur.

Une fois que l’exigence a été mise en pratique :

  1. Si le débiteur comparaît,il peut :
    1. Payer la dette dans les 20 jours avant le notaire.
    2. Payer la dette directement au créancier.
  • S’opposer, en recueillant le motif de l’opposition par le notaire dans une diligence, en transférant ensuite au créancier et en mettant fin à l’action notariale, laissant toujours la voie judiciaire ouverte.
  1. S’il y a plusieurs débiteurs et qu’un seul s’y oppose, cela peut conduire à la fin de l’action notariale à l’égard de tous, si la cause est concurrente, en indiquant les paiements qui auraient pu être effectués par l’un d’entre eux.
  1. Si le débiteur ne se présente pas et ne s’y oppose pas,le notaire l’enregistrera au procès-verbal, et à partir de ce moment, le procès-verbal sera un document qui entraînera l’exécution aux fins du paragraphe 2 du numéro 9 de l’article 517 du code de procédure civile. Cette exécution est effectuée conformément aux dispositions relatives aux titres exécutoires extrajudiciaires.