Dans les cas de déclaration indéfinie, la relation de travail par succession de contrats temporaires en fraude de droit, les montants perçus par le travailleur à titre d’indemnité à la fin de chaque contrat ne sont pas déductibles de l’indemnité de licenciement abusif. La Cour suprême, nuancée à sa doctrine, a jugé que cette solution ne peut être étendue à l’indemnité de résiliation du dernier contrat temporaire, dont le montant doit être écarté, afin d’éviter une duplicité.

Nuance de la doctrine de la Cour suprême

Des travailleurs ont fourni des services à une municipalité en vertu de contrats temporaires successifs,en développant toujours les mêmes fonctions. Avec effet au 28-2-13, le conseil municipal a notifié aux employés la fin de leurs contrats à la fin des programmes auxquels ils étaient rattachés. A l’issue de chaque contrat temporaire, la municipalité apporte l’indemnité correspondante.

Les travailleurs déposent une demande de licenciement que le Tribunal de lo Social estime, déclarant la relation de travail indéfinie et l’irrégularité du licenciement. Il a également condamné l’entreprise à verser aux travailleurs une indemnité calculée en tenant compte de l’ancienneté correspondant au premier des contrats temporaires conclus. La municipalité introduit alors un recours en sulication que le TSJ de Séville rejette, rejetant également la demande d’actualisement des indemnités successives versées à la suite de la résiliation des contrats temporaires de celle correspondant à la déclaration d’inutilité des licenciements. L’entreprise fait appel pour l’unification de doctrine.

La question principale posée est de déterminer, en cas d’enchaînement frauduleux de contrats temporaires déclarés à durée indéterminée judiciaire, le bien-fondé ou non de déduire de l’indemnité de licenciement abusif les indemnités déjà perçues à la fin des contrats temporaires souscrits.

La Cour suprême,appliquant sa propre doctrine (TS 31-5-06), rejette cette possibilité puisque pour que deux dettes soient compensables, il faut que les deux soient en retard, liquidables et exigibles. Les montants destinés à compenser une partie du montant de l’indemnité de licenciement ont été payés par l’employeur pour la résiliation des contrats temporaires, qui ont ensuite été déclarés conclus en fraude de droit. Ils n’ont donc généré aucune dette du travailleur envers l’entreprise, et la dette inexistante, aucune compensation n’est nécessaire.

Toutefois, le TS estime que ce critère doit être nuancé. Elle considère que la réduction doit agir sur l’indemnité versée pour la résiliation du dernier contrat temporaire pour l’indemnité versée pour licenciement abusif afin d’éviter la duplicité. La rupture définitive du lien ne résulte pas de la résiliation régulière du contrat temporaire, mais d’un licenciement abusif pour lequel est établie une indemnité supérieure et dont le calcul intègre la période de prestation de services correspondant au dernier contrat. La décision de cesser prise par l’employeur est unique et ne doit pas comporter un montant d’indemnités. Le licenciement étant unique, il y a lieu de persécuter l’indemnité correspondant à la qualification d’irrégularité et non celle relative à l’extinction d’un lien temporaire de telle sorte que l’indemnité déjà versée doit être retardée de ce qui concerne le licenciement abusif.

Elle estime donc partiellement le recours en vue de déterminer que les montants versés par la fin du dernier des contrats conclus par chaque travailleur avec la municipalité sont déduits des montants versés à la fin des contrats conclus par chaque travailleur avec la municipalité.

Indemnisation des indemnités

Arrêt 1 (Cour suprême 9-10-06)

Dans les cas de succession de contrats temporaires conclus en fraude de droit, les montants perçus par le travailleur à la fin de chaque contrat temporaire ne sont pas déductibles de l’indemnité de licenciement abusif.

Arrêt 2 (Cour suprême 20-6-18)

Dans les cas de succession de contrats temporaires conclus en fraude de droit, les montants perçus par le travailleur à la fin de chaque contrat temporaire ne sont pas déductibles de l’indemnité de licenciement abusif.

Cette solution ne peut être étendue au dernier des contrats temporaires souscrits. L’indemnité de résiliation du dernier contrat temporaire doit être écartée du licenciement abusif afin d’éviter la duplicité, parce que la décision de cessation prise par l’employeur est unique et ne doit pas comporter un montant d’indemnités.

Embauche temporaire dans la fraude en droit

Conversion du contrat temporaire en contrat indéfini pour fraude en droit

  • Sont considérés comme conclus dans la fraude de droit, la succession de contrats temporaires.
  • L’utilisation de contrats temporaires multiples et successifs cachant un besoin de travail indéfini.
  • Il n’y a pas de présomption de fraude en droit. Il doit être allégué par le travailleur.

Hypothèses

Fraude de droit dans l’un des contrats de la chaîne:

Si l’un des contrats temporaires a été conclu sans motif, la chaîne est viciée et la relation est comprise indéfiniment à condition que l’unité essentielle du lien de travail reste en raison de l’absence de solution de continuité.

Fraude de loi dans l’ensemble de chaîne

L’existence d’une fraude en droit peut être extraite de la série contractuelle si elle montre qu’un résultat de temporalité interdit est poursuivi.

Effets

  1. Le contrat est considéré comme indéfini à temps plein;
  2. L’ancienneté dans l’entreprise remonte au premier des contrats temporaires;
  3. Pour le calcul de l’indemnité de licenciement abusif, il est tenu compte des règles suivantes:
  • on tient compte de tout le temps travaillé.
  • de l’indemnité, le montant perçu par le travailleur pour l’extinction du dernier rapport temporaire doit être déduit, mais pas ceux correspondant à la fin des contrats temporaires antérieurs.
  • l’indemnité supérieure à la loi reconnue dans la convention collective applicable ne s’applique pas.

Aucune compensation

Supposons que vous ayez signé plusieurs contrats temporaires avec un employé, de sorte que lorsque vous voulez vous en passer, celui-ci vous poursuit pour licenciement abusif. Savez-vous que l’indemnisation finale peut vous s’avérer assez coûteuse?

Les contrats temporaires, éventuels et de travaux, comportent l’obligation d’indemniser à leur fin. Lorsque la demande du travailleur se produit en demandant que la résiliation du dernier contrat soit qualifiée de licenciement abusif, il s’ensuit que l’ancienneté pour le calcul remonte au premier contrat, avec l’ajout que l’entreprise a également versé une indemnité à chaque fin.

Est-il possible d’actualisant de l’indemnité de licenciement le total de ce qui a déjà été versé au titre des indemnités pour les décisions antérieures de contrats temporaires?

Concatenés

Employé, il collabore avec votre entreprise dans le cadre de plusieurs contrats temporaires depuis le 2 septembre 2014. Le dernier de ces contrats a pris fin le 30 novembre 2017, date à laquelle l’employé vous poursuit pour licenciement abusif en croyant que son embauche a été faite dans la fraude de la loi. Selon l’employé, la résiliation communiquée le 30 novembre signifiait un licenciement abusif ayant droit à l’indemnité correspondante.

C’est important ! Comme l’employé souhaite en outre établir une ancienneté au 2 septembre 2014, il s’avère que le montant dû est de 7 300 euros. Depuis que le salarié a commencé à collaborer avec vous, il avait perçu dans les liquidations relatives aux contrats temporaires expirés un montant total de 1 000 euros au titre des indemnités, sans compter celle relative au dernier contrat conclu.

Jurisprudence

En principe, la possibilité d’opter pour la compensation des indemnités pour la résiliation des contrats temporaires avec indemnité de licenciement peut vous paraître logique. Toutefois, on peut finalement conclure que cette option n’est pas possible avec les contrats temporaires antérieurs. Elle ne pourrait ainsi compenser que l’indemnité correspondant à la résiliation du dernier contrat temporaire.

Cela repose sur deux arguments: pour qu’il y ait compensation des dettes, il faut que celles-ci soient dépassées et qu’elles soient en outre exigibles. Et il arrivait ici que les montants versés à la fin de chaque contrat temporaire aient été satisfaits à l’époque dans le cadre d’opérations (les mêmes contrats) effectuées en fraude de droit. C’est pourquoi ils ne pouvaient générer aucune dette du travailleur en faveur de l’entreprise… et il n’y a pas de dette, il ne pouvait y avoir de compensation non plus.

Mais cette solution ne peut s’étendre au dernier contrat temporaire contre lequel le travailleur a réclamé l’inutilité du licenciement. Le licenciement abusif déclaré correspond au versement de l’indemnité de licenciement et non à celle relative à la résiliation du contrat temporaire. L’indemnité versée pour la résiliation du contrat temporaire doit donc être écartée de celle correspondant au licenciement abusif afin d’éviter la duplicité.

Rémunération supérieure

Il n’est pas débiteur. Le critère précité est important: cela impliquera évidemment d’augmenter l’indemnité de ces cas à plus de 33 jours de salaire par année de service.

Votre employé percevra à la fin 8 300 euros d’indemnisation, dont 7 300 pour les 33 jours et 1 000 euros pour l’indemnité conjointe de chaque contrat temporaire conclu à l’exception du dernier. Vous obtiendrez donc 1 000 euros de plus que ce que vous auriez perçu si vous aviez été mis en personnel.

Souvent, après plusieurs contrats temporaires, un travailleur intente une action en licenciement lorsque le dernier contrat est résilié. S’il s’avère que la relation temporaire maintenue jusqu’alors est qualifiée de frauduleuse par la concatenation de contrats, la résiliation est qualifiée de licenciement abusif et, comme vous l’avez vu, l’entreprise peut être très lésée.

Si la concatenation de contrats temporaires est frauduleuse, l’employé perçoit l’indemnité de licenciement abusif, plus celle perçue à la fin de chaque contrat temporaire, à l’exception de celle correspondant au dernier contrat. Elle percevra donc plus d’indemnités que le personnel fixe.


Si vous avez des doutes au sujet de ces hypothèses et des licenciements, vous pouvez contacter l’un de nos conseillers en emploi pour nous aider à résoudre ce problème dès que possible.